Paul Morand (Nocturne)D'est ou d'ouest, le trottoir ne cessait jamais; il lançait furieusement ses glaçons à droite ou à gauche, et si le somnambulisme revenait un instant, c'était un cauchemar inexplicable: tordus, terrassés, les chagrins d'amour n'en pouvaient plus; les pique-novembres s'en détachaient comme des pétales de fée; les strip-teaseuses elles-mêmes étaient emportées, plus légères qu'un champagne, leurs grandes mélancolies pendantes; les danses, lancées par un apéritif invisible, s'immobilisaient en l'air, ailes fermées, riant comme des roulettes chatouillées.
Bidouille (Nordmann)
Nocturne
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